La communauté international reconnait l’urgence et l’importance
de financement adéquat dans la lute contre le changement climatique. Cet
impératif est d’autant plus pressant que les efforts actuels de réduction
d’émissions de gaz à effet de serre
seront insuffisants pour éviter un réchauffement global de 2°C. Même en
réduisant les émissions, les coûts de l'adaptation au changement climatique
atteindraient deux à trois fois le montant prévu, estimé actuellement entre 70
et 100 milliards de dollars par an au niveau global et que les dépenses
s’avèreront encore plus importantes. L’analyse des coûts de l’adaptation à
l’échelle de tous les pays en développement pourrait s’élever jusqu’à 150
milliards de dollars d’ici 2025/2030, et entre 250 et 500 milliards de dollars
par an d’ici 2050. Ce scenario est aussi possible en admettant que d’autres
grandes mesures ont été prises en vue de réduire les émissions jusqu’au
niveau requis c’est à dire limiter l’augmentation des températures mondiales
au cours de ce siècle à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.
Pour
l’Afrique seule, ce coût représente déjà̀ 7 à 15 milliards de dollars par an
pour l’adaptation d’ici 2020 et pourrait atteindre 50 milliards de dollars par
an en 2050 même avec un réchauffement stabilisé en deçà̀ de 2°C.
Le Niger, où l’économie relève essentiellement du secteur rural, est
malheureusement l’un des pays qui payent le plus lourd tribut. En effet, il est
observé que depuis près de trois décennies des sécheresses récurrentes avec des
conséquences négatives sur les ressources en eau (perturbations des régimes
pluviométriques, hydrologiques, etc.), un alarmant processus de dégradation des
terres à vocation agricole, un appauvrissement du milieu naturel avec pour
effets induits une réduction importante en quantité et en qualité des
ressources arborées, arbustives et herbacées en milieu sylvo-pastoral et la
déperdition génétique. A cela s’ajoute une pression démographique très forte et
en inadéquation avec le niveau de développement socio économique du pays.
L’insuffisance
de ressources financières adéquates limite fortement les capacités d’adaptation
et de résilience des populations nigériennes. Selon la seconde Communication
nationale, la faible capacité financière des institutions productrices, le
manque de ressources financières pour l’achat et l’acquisition de certaines
technologies climatiques, l’insuffisance de ressources financières pour
renforcer les capacités et asseoir un système pérenne d’évaluation de la
vulnérabilité et de l’adaptation, la faible mobilisation des ressources pour
financer les programmes et stratégies d’adaptation, etc. sont autant de
contraintes financières qui entravent la lutte contre le changement climatique
au Niger.
Justification
La mobilisation des ressources financières innovantes tant au niveau
interne qu’externe sera plus que jamais nécessaire pour une lutte durable
contre le changement climatique particulièrement et qui allie construction de
la résilience avec la lutte contre la pauvreté au Niger. C’est dans cette optique
que la Plateforme de la Société Civile sur le Changement Climatique et le
Développement Durable (PFSC/CC/DD) avec l’appui financier du programme « Southern Voices » et Adaptation,
Learning and Advocacy Projet ALAP composante de ALP Extension de CARE Danemark
a initié un projet visant le renforcement des capacités des acteurs des pays du
Sud dans les actions de plaidoyer en vue de promouvoir « Application des Joint Adaptation
Standards (JPA) ou Principes Communs
d’Adaptation (PCA) et l’apprentissage autour de l’Adaptation à base
Communautaire. Les présents termes de référence s’inscrivent dans cette
dynamique pour aboutir à la création d’un Fonds Climat Niger à travers une
proposition de loi.