mardi 14 juin 2016

Bientot la cmapagne pour le Fond National Climat

La communauté international reconnait l’urgence et l’importance de financement adéquat dans la lute contre le changement climatique. Cet impératif est d’autant plus pressant que les efforts actuels de réduction d’émissions de gaz à effet de serre  seront insuffisants pour éviter un réchauffement global de 2°C. Même en réduisant les émissions, les coûts de l'adaptation au changement climatique atteindraient deux à trois fois le montant prévu, estimé actuellement entre 70 et 100 milliards de dollars par an au niveau global et que les dépenses s’avèreront encore plus importantes. L’analyse des coûts de l’adaptation à l’échelle de tous les pays en développement pourrait s’élever jusqu’à 150 milliards de dollars d’ici 2025/2030, et entre 250 et 500 milliards de dollars par an d’ici 2050. Ce scenario est aussi possible en admettant que d’autres grandes mesures ont été prises en vue de réduire les émissions jusqu’au niveau requis c’est à dire limiter l’augmentation des températures mondiales au cours de ce siècle à 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels.


Pour l’Afrique seule, ce coût représente déjà̀ 7 à 15 milliards de dollars par an pour l’adaptation d’ici 2020 et pourrait atteindre 50 milliards de dollars par an en 2050 même avec un réchauffement stabilisé en deçà̀ de 2°C.

 

Le Niger, où l’économie relève essentiellement du secteur rural, est malheureusement l’un des pays qui payent le plus lourd tribut. En effet, il est observé que depuis près de trois décennies des sécheresses récurrentes avec des conséquences négatives sur les ressources en eau (perturbations des régimes pluviométriques, hydrologiques, etc.), un alarmant processus de dégradation des terres à vocation agricole, un appauvrissement du milieu naturel avec pour effets induits une réduction importante en quantité et en qualité des ressources arborées, arbustives et herbacées en milieu sylvo-pastoral et la déperdition génétique. A cela s’ajoute une pression démographique très forte et en inadéquation avec le niveau de développement socio économique du pays.

L’insuffisance de ressources financières adéquates limite fortement les capacités d’adaptation et de résilience des populations nigériennes. Selon la seconde Communication nationale, la faible capacité financière des institutions productrices, le manque de ressources financières pour l’achat et l’acquisition de certaines technologies climatiques, l’insuffisance de ressources financières pour renforcer les capacités et asseoir un système pérenne d’évaluation de la vulnérabilité et de l’adaptation, la faible mobilisation des ressources pour financer les programmes et stratégies d’adaptation, etc. sont autant de contraintes financières qui entravent la lutte contre le changement climatique au Niger.

Justification

La mobilisation des ressources financières innovantes tant au niveau interne qu’externe sera plus que jamais nécessaire pour une lutte durable contre le changement climatique particulièrement et qui allie construction de la résilience avec la lutte contre la pauvreté au Niger. C’est dans cette optique que la Plateforme de la Société Civile sur le Changement Climatique et le Développement Durable (PFSC/CC/DD) avec l’appui financier du  programme « Southern Voices » et Adaptation, Learning and Advocacy Projet ALAP composante de ALP Extension de CARE Danemark a initié un projet visant le renforcement des capacités des acteurs des pays du Sud dans les actions de plaidoyer en vue de promouvoir  « Application des Joint Adaptation Standards  (JPA) ou Principes Communs d’Adaptation (PCA) et l’apprentissage autour de l’Adaptation à base Communautaire. Les présents termes de référence s’inscrivent dans cette dynamique pour aboutir à la création d’un Fonds Climat Niger à travers une proposition de loi.